Dans un paysage urbain encombré par le trafic routier, et de plus en plus irrespirable, il parait urgent d’opter pour des méthodes de livraison douces à faible émission carbone. De nombreux acteurs émergent sur la capitale pour proposer une offre de livraison à vélo.
Nous avons essayé de comprendre leur façon de fonctionner et de synthétiser leur offre ci-dessous. Ceux que nous avons sondés sont adaptés au transport de denrées alimentaires en froid positif avec des sacs isothermes dédiés.
COURIIER : “Green Together”
Présents depuis plusieurs années déjà, Couriier est un service de livraison exclusivement à vélo (classique ou cargo). Ils accompagnent les restaurateurs qu’ils qualifient de “PREMIUM” pour leur assurer un service de livraison fiable et professionnel, avec pour ambition de développer une relation de proximité et durable avec leurs clients.
Ils recommandent de démarrer avec une “livraison raisonnée” : commencer avec des commandes à l’avance et des livraisons par créneau. Par exemple: “Commandez avant 19:00 pour des livraisons entre 20:00 et 21:00 sur des créneaux de 20mn”. Le but étant de pouvoir optimiser la livraison, avec plusieurs commandes à la fois, et ainsi de maitrîser les frais de livraison.
Les + :
Personnellement testé et approuvé 😉
OLVO : “Vos livraisons zéro émissions”
Olvo se définit comme une coopérative de cyclo-logistique opérant en vélos cargos. Quel que soit le besoin, leur mission est de “mettre au point avec vous la meilleure solution : tournées multi-points, ramasse et dépose de colis urgents, livraison en froid positif, stockage tampon avant livraison, livraisons puis retours de consignes, manutention chez vos clients etc”
Les + :
RIDERS SOCIAL CLUB
Cette coopérative née en Seine Saint Denis a un objectif simple : aider votre restaurant à se développer en “préservant l’environnement et en créant une richesse partagée à l’échelle locale”. Leur ambition est largement tournée vers le bien être et la protection des travailleurs.
L’originalité du modèle : les coursiers sont à temps partiel en CDI à 70% et consacrent 30% de leur temps à leurs propres activités, tout en reversant 10% du CA généré à la coopérative pour la mise à disposition de moyens et de services. Ainsi, ils bénéficient d’une protection sociale, qui serait infime en étant uniquement auto-entrepreneur.
Ils fonctionnent avec leur clients sur la base d’un contrat de prestation d’exclusivité, ce qui induit à une relation d’engagement à long terme.
Les + :
Enfin, et sur un système quelque peu différent des 3 cités ci-dessus, on peut noter qu’il est possible aussi de commander à bas prix et à la dernière minute chez Stuart ou Ziticity. Le tarif variant entre 5,99€ et 8,9€ la course, pour un repas tenant dans un sac alimentaire, et livré dans un rayon de 1 à 3Km.
Là où la plupart des acteurs cités plus haut semblent se rejoindre, c’est sur la nécessité de planifier à l’avance les demandes de prise en charge. En effet, si l’on souhaite faire coïncider impératif économique et modèle durable, il n’est pas souhaitable de demander un coursier peu de temps avant le moment de la livraison. Il est nécessaire d’anticiper, afin d’optimiser au mieux les tournées, et de proposer des conditions de travail à un salaire décent aux livreurs, à l’opposé des géants du secteur.
L’enjeu, d’après les acteurs alternatifs, serait de rivaliser avec ces derniers. Encore faut-il faire entendre aux consommateurs finaux de prévoir ce qu’ils souhaiteront manger demain. A grand renfort de campagnes publicitaires, les grandes plateformes ont influencé les comportements, et nous ont habitués à l’instantanéité, et au souhait rapidement exhaussé de se voir livrer son repas chaud, 30 minutes après l’avoir commandé.
Il faudra trouver les leviers pour initier un changement dans les comportements. Si l’incitation par un prix moins élevé en anticipant sa commande en est un, une autre piste intéressante serait une alliance de ceux qui souhaitent renverser la table, en partageant des ressources communes afin de prospérer. Il faudra enfin reconnaître, malgré tout, que les grandes plateformes auront créé les conditions favorables à l’expansion du marché, et à ces acteurs alternatifs d’émerger.